Rythmes & Films – Détails

Quelques mots sur chaque pièce

1. Unchained Melody (Ghost)

Parfaite illustration du lien très fort qui peut exister entre un film et une chanson ! On ne peut que se remémorer la scène torride jouée par Demi Moore et Patrick Swayze, une des plus sensuelles de toute l’histoire du cinéma… Le film remporte en 1991 l’Oscar du meilleur scénario original et la chanson devient un tube interplanétaire avec plus de 500 versions qui en font l’une des chansons les plus enregistrées du XXème siècle.
Musique Alex North, paroles Hy Zaret, arrangement Mark Brimer

 2. The green leaves of summer (Alamo)

Metteur en scène et rôle principal de ce western sorti en 1960, John Wayne souhaitait une musique « nostalgique, plaintive et amère » pour illustrer le siège de Fort Alamo, épisode célèbre de la guerre d’indépendance du Texas. Il a bien été servi par le compositeur ukrainien Dimitri Tiomkin, avec ce chant interprété par les chœurs à la fin du film. Dans notre version, le thème, exposé dans un premier rythme ternaire calme, est ensuite repris sur un rythme binaire de boléro et une nuance plus soutenue. Oscar de la meilleure bande sonore en 1961 et Golden Globes de la meilleure musique de film !
Musique Dimitri Tiomkin, paroles Paul Francis Webster, arrangement Jacques Pelois

3. Hallelujah (Shrek)

Extraordinaire chanson du canadien Leonard Cohen, sortie en 1984, sans doute la prière profane la plus populaire de l’histoire de la musique. Sur les 80 couplets écrits en deux ans de travail acharné, Cohen n’en retient que 5, mais 5 sublimes à la dimension ambigüe : au-delà du titre mystique, les références bibliques du texte composent en réalité une ode à l’amour charnel, interprétation jamais démentie par le chanteur ! Un aspect certainement demeuré inaperçu des studios de production qui choisiront en 2001 d’en faire la bande originale du film d’animation Shrek …film pour enfants qui est une parodie des contes de fées.
Paroles et musique Leonard Cohen, arrangement Roger Emerson

4. Les moulins de mon cœur (L’Affaire Thomas Crown)

Hommage à Michel Legrand, un de nos plus grands compositeurs français de musiques de films, disparu en 2019. « The windmills of your mind », sa chanson phare du film L’Affaire Thomas Crown avec Steve McQueen et Faye Dunaway, obtient l’Oscar de la meilleure chanson en 1969. Michel Legrand en confie l’adaptation française à Eddy Marnay, célèbre parolier, puis reprend lui-même l’interprétation des Moulins de mon cœur qui deviendra un succès phénoménal. Les mots rond, manège, ballon, tournesol, moulin… renvoient à la forme symbolique du cercle qui est en fait la métaphore de l’amour. « Les choses finissent et recommencent puis recommencent et finissent et nos vies avancent en tournant souvent en rond face à la persistance de la nature ».
Musique Michel Legrand, paroles Marylin et Alain Bergman, harmonisation François Provencher

5. The Music of the Night (Le Fantôme de l’Opéra)

Dans ce film américano-britannique de 2004, adaptation de la comédie musicale inspirée du roman du même nom de Gaston Leroux, un fantôme, protecteur et éperdument amoureux d’une jeune soprano à la voix d’or, vit reclus dans les sous-sols de l’Opéra Garnier à Paris. Celle-ci, bien que liée à un autre homme,  est attirée par ce fantôme parce qu’il est le danger. Depuis son repaire, le fantôme nous fait part de ses états d’âme dans cette merveilleuse chanson et s’adresse à son amoureuse : « …. Laisse le rêve commencer, laisse ton côté sombre sortir du pouvoir de la musique que j’ai composée, le pouvoir de la musique de la nuit… ». 3 Oscars en 2005 dont celui de la meilleure chanson originale pour Andrew Llyod Webber et Charles Har.
Musique Andrew Lloyd Webber, paroles Charles Hart / Richard Stilgoe, arrangement Ed Lojeski

 6. Il en faut peu pour être heureux (Le Livre de la Jungle)

Version française de la chanson culte du film d’animation Le Livre de la jungle, 24ème long-métrage de Walt Disney qui meurt peu avant la fin du tournage en 1967, et inspiré du livre du même nom de Rudyard Kipling paru en 1894. Le jeune Mowgli élevé par des loups, accompagné de son ange gardien la panthère Bagheera, doit retourner auprès des hommes pour échapper au tigre Shere Khan, terreur de la jungle et mangeur d’hommes. Durant son voyage il fait de nombreuses rencontres dont Baloo, l’ours bon vivant qui n’a qu’un seul credo « Il en faut peu pour être heureux ». La chanson, reprise dans le générique de fin du film, sera nominée en 1968 à l’Oscar de la meilleure chanson originale.
Paroles et musique Terry Gilkyson, traduction et adaptation française Louis Sauvat / Christian Jolliet, harmonisation Edith Peyrouzère

7. Over the Rainbow (Le Magicien d’Oz)

Rêvons encore et toujours comme un enfant qui croirait en l’existence d’un endroit où « les soucis fondent comme du sorbet au citron… ». Ce rêve, c’est la très jeune Judy Garland qui le fait dans Le Magicien d’Oz, film musical de Victor Fleming sorti en 1939, quand elle interprète Over the Rainbow « Par delà l’arc-en-ciel ». Oscar de la meilleure chanson originale en 1940 et classée 1ère des 100 plus grandes chansons du cinéma américain. L’arrangement choisi fait la part belle aux « retards » et donne lieu à quelques « frottements » entre les quatre voix, deux caractéristiques très américaines des musiques de films de cette époque.
Musique Harold Arlen, paroles Edgar Yipsel Harburg, arrangement Mark Hayes

 8. What a Wonderful World (Good Morning Vietnam)

« Quel monde merveilleux »… et pourtant le monde ne l’est pas toujours autant que le dit cette chanson, interprétée pour la première fois par le grand Louis Armstrong en 1967 et popularisée par le film américain Good Morning Vietnam.  L’action se déroule en 1965 pendant la guerre du Vietnam et Robin Williams y tient le rôle principal. On peut voir un sens quelque peu ironique à cette chanson qui a pourtant le mérite de décrire la beauté du monde comme on le souhaiterait, sans les guerres, les injustices et autres maux de l’humanité. La version ici proposée est écrite pour 4 voix d’hommes dans le style Barbershop, caractérisé notamment par une interprétation très libre du rythme et des accords légèrement dissonants entre les voix.
Paroles et musique Bob Thiele / George David Weiss, version The Interstate Rivals

 9. Gabriel’s Oboe (The Mission)

Le grand compositeur italien Ennio Morricone, très souvent associé aux westerns de Sergio Leone, passe ici un cap avec le film The Mission sorti en 1986 qui lui vaudra une renommée mondiale. « Le hautbois de Gabriel », thème principal du film, se rattache au protagoniste le père jésuite Gabriel, qui joue de son instrument pour lier amitié avec les indigènes guaranis et porter ainsi son travail de missionnaire dans le Nouveau Monde. L’arrangement proposé fait la part belle au hautbois mais aussi au violoncelle qui accompagnent les voix en bouches fermées ; leurs lignes mélodiques parfois dissonantes peuvent être interprétées comme les tensions entre deux civilisations mais aussi la recherche d’une harmonie retrouvée. 
Paroles et musique Ennio Morricone, arrangement Craig Hella Johnson

 10. I will follow him (Sister Act)

En 1992 le film Sister Act fait rire le monde entier avec Dolorès, interprétée par Whoopy Goldberg, une chanteuse de cabaret témoin d’un meurtre, qui se réfugie dans un couvent de San Francisco pour se faire oublier. Déguisée en religieuse, elle monte une chorale avec ses « consœurs », et quelle chorale !! Elle y reprend des chants religieux des années 60, dont I will follow him « Je le suivrai », qu’elle réorchestre à sa manière pour en faire des chants gospels qui seront présentés en concert devant le pape Jean-Paul II, véritablement conquis. On doit cette musique à deux compositeurs français Franck Pourcel et Paul Mauriat qui signeront sous deux pseudonymes.
Paroles et musique Franck Pourcel (Stole) / Paul Mauriat (Roma), arrangement anonyme

 11. Don’t Cry For Me Argentina (Evita)

Extrait du film musical Evita sorti en 1996, dans lequel Alan Parker confie le rôle-titre à Madonna pour évoquer la courte vie d’Eva Perón, vénérée par la plupart des Argentins. On retrouve la chanson principale  Don’t cry for me Argentina  « Ne pleure pas pour moi, Argentine » dans sa bande originale ; très vite elle devient un tube. Passage très beau et très émouvant où Eva Perón s’adresse à la foule pour lui rappeler qu’elle n’oublie pas d’où elle vient et qu’elle a toujours besoin de son amour. Si le film ne connaît pas le triomphe escompté, il reçoit cependant un accueil critique honorable et consacre le talent de Madonna. Il récolte tout de même 3 Golden Globes : meilleur film musical, meilleure actrice dans une comédie ou un film musical et meilleure chanson, ainsi que l’Oscar 1996 de la meilleure chanson mais pour un autre titre du film.
Musique Andrew Lloyd Webber, paroles Tim Rice, arrangement Alan Billingsley

12. The fields of Athenry (Veronica Guerin)

 « Les champs d’Athenry » est une ballade écrite en 1979 qui fait référence à la grande famine que connut l’Irlande entre 1845 et 1851 et  fit plus d’un million de morts et plus d’un million d’exilés. Elle raconte l’histoire fictive de Michael et de sa femme Mary, de la ville d’Athenry dans le comté de Galway, déchirés par la séparation, l’homme étant condamné à la déportation en Australie pour avoir volé de la nourriture pour sa famille. Cette chanson très populaire en Irlande est devenue l’hymne des supporters du rugby local, s’agissant d’un symbole de lutte, à la gloire du peuple irlandais. On la retrouve dans plusieurs films dont Veronica Guerin en 2003 qui retrace le combat de cette journaliste contre les barons locaux de la drogue qui l’assassineront en 1996, conduisant à une révision brutale des lois de son pays et à l’arrestation des plus grands criminels.
Paroles et musique Pete St-John, arrangement Stéphane Guérin

13. Deux petits chaussons (Les Feux de la Rampe)

Limelight  – « Les feux de la rampe » – est le dernier film tourné par Charlie Chaplin aux Etats-Unis en 1952. Accusé d’être communiste en pleine période du Maccarthysme, il part d’installer définitivement en Suisse. Le film sortira aux USA mais 20 ans plus tard et obtiendra l’Oscar de la meilleure musique de film en 1973 ! Très belle musique composée par Chaplin lui-même, bien que ne connaissant aucune note de musique, il enregistrait les airs qu’il composait et on les lui transcrivait… Le thème principal, qui deviendra en français « Deux petits chaussons de satin blanc », est confié à un chœur de femmes dans cette version. Il accompagne l’héroïne tout au long de ce film muet dans lequel Chaplin acteur, pour la première fois n’est plus Charlot. Il en est par ailleurs le réalisateur, le scénariste et même le chorégraphe ! Le film traite de « l’éclat des feux de la rampe, que doit quitter la vieillesse quand la jeunesse entre en scène »…
Musique Charlie Chaplin, paroles françaises Jacques Larue, adaptation  Anne Rollin

14. 1492 – Conquest of Paradise, Light and shadow, Delivrance 
(1492, Christophe Colomb)

Pour le 500ème anniversaire de la découverte de l’Amérique en 1492, sort un film de Ridley Scott au nom très original…  La musique du compositeur grec Vangelis, de par ses rythmes obstinés rappelant les rames des esclaves enchaînés, nous transporte sur les mers du globe ballotant les trois caravelles. Avec trois beaux morceaux : Conquest of Paradise, pièce magnifique et dans une langue inventée, Light and shadow, d’une écriture chorale grandiose et Delivrance qui illustre la scène où l’un des hommes de Colomb meut après avoir été piqué par un serpent et est enterré sur le sol du nouveau monde. Passage sombre et dramatique qui noircit l’idée de la quête d’un nouveau monde paradisiaque…
Musique Vangelis, arrangement Jacques et François Plassard

 15. Theme from New York, New York (New York, New York)

L’Amérique découverte, nous voici dans sa célèbre ville avec la chanson principale du film musical New York, New York de Martin Scorsese, sorti en 1977.  Cette chanson, de style Broadway, fera le tour du monde grâce à Liza Minelli, interprète principal du film aux côtés de Robert de Niro, mais aussi deux ans plus tard grâce à Franck Sinatra. Elle nous raconte l’histoire d’un jeune artiste qui arrive de sa campagne, avec dans le cœur l’envie de réussir dans « la grande ville qui ne dort jamais ». Mais en fait, elle s’adresse individuellement à chacun d’entre nous et nous invite à dépasser nos propres limites. Difficile à croire, mais ce film n’obtiendra aucune récompense cinématographique, malgré 4 nominations aux Golden Globes en 1978…
Musique John Kander, paroles Fred Ebb, arrangement Philip Kern